DUER

Logo DUERP Smart RH

Chien au travail : 5 choses à savoir

Par Mounia Clément Rédactrice web
Le 20 juin, c’est la journée internationale du chien au travail. Répandue outre-Atlantique, mais encore marginale en France, cette pratique gagne pourtant à être connue. Explications en cinq points. 

9 % des entreprises acceptent les chiens au bureau 

Ce concept, qui nous vient des Etats-Unis, est arrivé en France en 1999. S’il n’est pas encore très ancré dans les mœurs professionnelles – voire parfois ignoré des salariés comme des employeurs – il est toutefois de mise dans 9 % des entreprises en France selon une étude du CSA parue en mai 2024. Les grands groupes américains comme Microsoft, Google ou encore Nespresso font bien entendu partie des précurseurs en la matière, mais quelques sociétés françaises s’y sont mises aussi à l’instar de Sézane, Vente-unique, Pennylane ou encore Les Néréïdes d’après la liste élaborée par le site Poilu.s, une entreprise qui accompagne les entreprises dans une telle démarche. 

Cela nécessite un encadrement légal 

Pour cela, encore faut-il que l’employeur soit d’accord, mais surtout, que cela soit bien encadré, administrativement parlant. C’est là que des entreprises, comme la jeune pousse DoggyWorky, entrent en jeu. Celle-ci est ainsi créée en février 2024 par Astrid Belfer, 28 ans, ingénieure en gestion des risques de formation, et financée sur fonds propres grâce aux économies faites par cette ancienne salariée d’un grand groupe dans le secteur du BTP. Concrètement, “DoggyWorky est un accompagnement pour les entreprises qui sont déjà dog-friendly ou qui sont en cours de réflexion pour encadrer et sécuriser tout le protocole”, précise la jeune entrepreneure, qui a bien étudié le marché avant de se lancer. Astrid Belfer, experte en gestion des risques, rappelons-le, se montre confiante car le marché est vaste, “il y a un peu plus de 9 millions de chiens en France”, glisse-t-elle, et il n’y a que peu de concurrence pour l’instant assure-t-elle. Or pour être en règle en termes administratifs, une entreprise doit mettre à jour son Document Unique d’évaluation des risques (Duer), dans lequel les conditions d’acceptation des chiens au bureau seront précisées, explique-t-elle.  

Il faut respecter le bien-être des collaborateurs et celui des chiens 

En l’occurrence, il faut savoir que plus d’une entreprise sur deux n’est pas à jour à ce niveau-là ! 54 % des établissements n’ont ainsi pas de Document Unique selon l’IGAS (l’Inspection générale des affaires sociales). Aussi, le principe de DoggyWorky est de récupérer tout ce qui existe dans les différents codes (du Travail, etc.) pour répondre tant aux exigences des collaborateurs qu’à celles de l’employeur avec les obligations légales inhérentes afin de veiller à la protection de la santé et de la sécurité des employés. Sans oublier le respect du bien-être animal bien entendu. Sachant que c’est toujours le propriétaire du chien qui sera, in fine, responsable de son animal. DoggyWorky propose ainsi des formations en ligne sur la façon d’évoluer dans l’entreprise avec des chiens. “C’est vraiment dans un objectif bienveillant pour que tout se passe bien et faire comprendre que ce n’est pas parce qu’une fois il peut y avoir un comportement un peu inquiétant que forcément le chien est dangereux. On vérifie que les chiens sont compatibles avec le milieu professionnel, on vérifie que les propriétaires ont bien respecté leurs obligations : vaccins, puce, déclaration de leur animal auprès de l’Icad (sous délégation du ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté Alimentaire, la société Ingenium animalis a pour mission la gestion du Fichier National d’Identification des chiens, chats et furets en France)”, etc. 

Dog-friendly, un critère déterminant pour les candidats qui ont un chien 

Une fois ce volet administratif réglé, reste à mettre en œuvre la venue des quadrupèdes. Ce que certains pourraient voir comme une fantaisie représente en réalité une belle opportunité pour les entreprises. Ce n’est en effet pas à négliger quand on sait que l’aspect dog-friendly représente un critère potentiellement déterminant pour de nombreux candidats dans le cadre d’une recherche d’emploi. Outre l’attractivité que ce caractère confère à une entreprise, cela augmente aussi la fidélisation de ses collaborateurs à en croire une enquête Ipsos parue en 2023, selon laquelle 62 % des maîtres aimeraient pouvoir aller au travail avec leur chien. Mais ce n’est pas tout. La présence d’un ou de plusieurs chiens au bureau réduirait également le stress des salariés et améliorerait l’ambiance ainsi que la consolidation des liens sociaux. Autrement dit, les entreprises n’ont-elles pas tout intérêt à autoriser la présence de nos fidèles compagnons à quatre pattes ?  

82 % des Français aiment ou adorent les chiens 

D’autant que plus de 8 Français sur 10 aiment ou adorent les chiens, selon l’étude du CSA. Et si 33 % des Français possèdent un chien, ils sont 40 % à souhaiter que les chiens soient d’avantage acceptés au travail. D’où ce constat : le fait d’accepter les chiens au travail s’avère gagnant-gagnant pour les salariés et les patrons, “à qui cela permet aussi bien d’aider la marque employeur que la RSE de l’entreprise par le volet sociétal”, conclut la jeune entrepreneure.