Abandonnée, l’obligation de déposer le DUERP sur un portail numérique va devoir muer. Sollicité par une question parlementaire sur le sujet, le ministère du Travail a signalé que la concertation avec les partenaires sociaux était lancée.
Tout employeur est tenu, en vue d’assurer la sécurité et la santé physique et mentale de ses salariés, d’évaluer, pour chaque unité de travail, l’ensemble des risques professionnels auxquels ces derniers sont exposés.
Depuis 2001, les résultats de cette appréciation a priori doivent être inventoriés et actualisés au sein d’un document unique dit « d’évaluation des risques professionnels » (DUERP).
Dans l’optique de renforcer la « traçabilité collective » des expositions aux risques professionnels, la loi Santé au travail institua, dans la lignée d’une recommandation des partenaires sociaux, l’obligation nouvelle de déposer et de conserver le DUERP, et ses versions successives, sur un portail numérique national.
Au regard des interrogations pratiques suscitées par l’introduction d’une telle plateforme, son entrée en vigueur fut logiquement différée. La date du 1er juillet 2023 fut retenue pour les entreprises d’au moins 150 salariés et prolongée d’une année supplémentaire pour les entreprises d’un effectif inférieur.
Mais plusieurs mois d’attente et une annonce de report plus tard, un constat s’imposa, le déploiement de ce portail n’arrivera probablement jamais.
Le 30 novembre 2023, soit près de cinq mois après la première échéance théorique du 1er juillet, le ministère du Travail révéla, en réponse à une question parlementaire, que :
Quelques jours séparèrent alors cette prise de parole de la publication officielle du rapport de l’IGAS. Or, l’étude menée par cette dernière mit en évidence un bilan « bénéfice-risque » négatif et appela, en somme, à l’abandon du projet. En parallèle, elle préconisa aux pouvoirs publics de s’axer davantage sur la responsabilisation de l’employeur.
Le 14 mai 2024, le ministère du Travail a profité d’une nouvelle sollicitation parlementaire pour partager un point d’étape somme toute concis.
Ainsi, après avoir indiqué qu’il procédait actuellement à la consultation des partenaires sociaux pour identifier une « solution alternative », il rappela :
En attendant, l’employeur doit continuer à conserver, sous format papier ou dématérialisé, les versions successives du DUERP.
Source : Les éditions Tissot